L'enregistrement des guitares (3/3)

Photo © Lauri Rantala - Licence CC BY 2.0

Comme tu auras pu le voir dans le dernier article, la prise de son traditionnelle n'est pas sans prise de tête. Si tu ajoutes à ça la nécessité d'avoir une acoustique correcte, un parc micros un minimum varié, et si possible des baffles différents, le coût financier peut vite grimper en flèche (et je ne parle même pas des galères logistiques !)

Heureusement, la technologie est là pour venir à ton secours ! On peut en effet facilement simuler une prise de son, que ce soit par des moyens analogiques ou numériques, et ce de manière tout à fait convaincante. Dans ce cas, on se contente de prélever le signal en sortie de l'ampli, en général en plaçant une DI entre la sortie HP et le baffle lui-même. On enregistre alors le signal en sortie de cette DI, avant de le traiter avec une simulation de HP, qui peut être intégrée à la DI, ou directement dans le DAW sous forme de plugin.

OK, mais une DI, c'est quoi ?

Une DI, ou Direct Input Box (Boîte de direct en français) est, sur le principe, un petit boitier tout simple ayant pour utilité de prélever un signal sur une chaine existante, tout en le transformant en signal symétrique.

Du pourquoi qu'un signal symétrique, c'est mieux !

Si tu as déjà fabriqué un cable pour ta guitare, tu sais comment voyage le signal : il y a un point chaud (relié à la pointe du jack) et une masse, le signal allant à l'ampli par le point chaud, la masse servant de référence de tension. Celle-ci est généralement confondue avec le blindage, mais ce n'est pas obligatoirement le cas : ainsi, on peut imaginer un cable avec un conducteur pour le point chaud, un autre pour la masse, et enfin une tresse de blindage autour de l'ensemble, qu'on relie à la masse d'un seul côté du cable.

L'inconvénient de ce système est qu'un parasite venant se greffer sur le signal sera alors amplifié tel quel par la suite, et finira donc par se retrouver dans le HP au moment de la restitution finale !

Pour contourner ce problème, des types plutôt malins ont donc inventé le cablage symétrique : 2 conducteurs distincts transportent un seul signal, en appliquant à chacun des signaux en opposition de phase. On ajoute généralement un blindage, bien séparé de ces 2 conducteurs, afin de maximiser les chances de garder un signal propre.

En fin de chaine, on reconstruit le signal d'origine en combinant les signaux de ces 2 conducteurs. Pour ce faire, on inverse la phase du point froid, et on ajoute ce signal à celui issu du point chaud. L'opération s'apparente au final à une soustraction, ce qui fait que :

En quoi ces propriétés sont-elles intéressantes ? Tout simplement parce qu'un parasite se frayant un chemin à travers le blindage se retrouvera à l'identique sur les 2 conducteurs, et sera donc inaudible dans le signal "reconstitué", alors que le signal utile sera, lui, conservé. C'est pour cela que, sur scène comme en studio, tous les équipements de traitement du son (préamplis, tables de mixages, processeurs d'effets, etc...) ne sont connectés qu'avec des liaisons symétriques.

Principe de fonctionnement d'une DI

Une DI sert donc essentiellement à symétriser un signal asymétrique, et ce de la façon la plus transparente possible. Pour ce faire, elle peut s'appuyer soit sur un circuit passif (un bête transformateur), soit sur un circuit actif à base de transistors, amplis-op, ou lampes.

Du point de vue de l'objectif initial, un circuit passif est par définition moins "performant" qu'un circuit actif : un transformateur, quel qu'il soit, colore toujours le son d'une façon ou d'une autre ! Cette coloration peut être agréable, et même recherchée, mais elle sera inévitablement présente. Au contraire, un circuit actif peut être rendu bien plus transparent si tel est le souhait du concepteur. Et bien sur, pour simplifier les choses, on trouve quantité de DIs actives intégrant aussi un transfo ;)

Mais dans l'ensemble, les 2 technologies restent efficaces pour la symétriser un signal, le choix de l'une ou de l'autre relevant des préférences de chacun... Ou peut-être y'a-t-il un autre facteur à prendre en compte ?

Voyons voir : si on symétrise le signal, c'est pour aller dans un équipement audio qualifié de pro, c'est à dire directement dans une entrée ligne, voire dans un préampli micro s'il faut booster un peu le signal. Sachant que l'impédance d'entrée de ces équipements varie entre 1KΩ et 10kΩ, j'imagine que tu commences à voir le problème qui peut se poser !

Comme je l'ai indiqué dans un précédent article, une guitare à micros passifs préfère "voir" une impédance d'entrée de 1MΩ minimum. Si on veut enregistrer le signal "brut" issu de la guitare à l'aide d'une DI, il faudra donc que celle-ci lui présente une impédance d'entrée adaptée.

Avec un circuit actif présentant un étage d'entrée à FET (soit par le biais d'un transistor JFET ou MOSFET, soit avec un AOP utilisant cette technologie comme le TL072 ou l'OPA134, par exemple), c'est généralement le cas, mais qu'en est-il des circuits passifs ? Eh bien, ça dépend, mais en général, c'est pas terrible...

Un transformateur de DI a un rapport de transformation en tension généralement compris entre 5:1 et 10:1. On élève ce nombre au carré pour obtenir le rapport de transformation en impédance, ce qui nous donne un rapport compris entre 25:1 et 100:1. En fonction de l'étage d'entrée de l'équipement récepteur et du transfo utilisé, la guitare verra donc une impédance comprise entre 25kΩ (tout pourri) et 1MΩ (correct).

En général, je préconise donc, pour l'enregistrement d'une piste de guitare brute, l'utilisation d'une DI active. Dans les autres cas, et si l'impédance de sortie du matériel à enregistrer est suffisament faible (ampli, synthé, multi-effets...), les 2 technos peuvent convenir.

La simulation de HP hardware

Depuis déjà longtemps, il existe la célèbre Red Box de Hughes & Kettner, une DI tout ce qu'il y a plus classique augmentée d'un circuit analogique de simulation de HP. Il en existe différentes versions, mais le principe est toujours le même : on branche la sortie HP de l'ampli dans le connecteur Input de la Red Box, puis on connecte le baffle au connecteur Thru. On conserve donc une charge (le baffle), et le fonctionnement de l'ampli n'est ainsi pas perturbé, l'impédance d'entrée de la Red Box étant suffisamment élevée.

Le signal est ensuite traité par un circuit analogique de façon à simuler les transformations qu'il subirait en traversant un HP et un micro placé devant celui-ci, ce qui donne ainsi un résultat similaire à celui qu'on pourrait obtenir avec une prise de son conventionnelle. Enfin, on entre dans la partie DI classique qui symétrise le signal, et il n'y a plus qu'à brancher la Red Box à la carte son, lancer le DAW et appuyer sur REC !

La Red Box est la DI avec simulation de HP "historique", mais elle a depuis évidemment fait des petits, comme le Palmer PDI-09 ou les loadbox de chez Koch pour n'en citer que 2, intégrant également un circuit de simulation de prise de son. Parfois, ces circuits permettent également de simuler différents baffles ou positions de micros afin d'accroitre les possibilités, mais les options restent toujours limitées. Bref, ça dépanne bien, et c'est notamment très intéressant pour enregistrer une répète par exemple, pour laquelle on ne va pas chercher à avoir le meilleur son possible, mais ça ne sera généralement pas suffisant pour un enregistrement sérieux.

Il vaudra alors mieux se tourner vers des solutions plus avancées, comme la gamme Torpedo de chez Two Notes, mais à ce stade on sort du cadre des solutions strictement hardware.

Le numérique à la rescousse !

Le gros avantage d'un signal numérique est qu'il ne s'agit, au fond, que d'une suite de nombres. On peut donc facilement lui appliquer toutes sortes d'opérations mathématiques, ce qui tombe plutôt bien, puisqu'il en existe une qui nous intéresse particulièrement : le produit de convolution .

Je te passerai la théorie sur le sujet, que Wikipédia t'expliquera mieux que moi, pour me concentrer sur un point essentiel : un signal traversant un filtre est obtenu par le produit de convolution du signal d'entrée par la fonction de transfert (la représentation mathématique, quoi) de ce filtre. En pratique, ça veut dire que si on connait la réponse temporelle d'un filtre à une impulsion, on peut utiliser la convolution pour simuler de façon très réaliste l'utilisation de ce filtre.

Un filtre, ici, peut être n'importe quel système modifiant un signal, qu'il s'agisse d'un système électronique (coupe-bas, égalisation, ampli), électromécanique (haut-parleur) ou purement mécanique (salle de concert). La convolution a d'ailleurs été d'abord utilisée pour les reverbs : au lieu de traiter le signal avec un algorithme complexe, on se contente de lui appliquer par convolution l'empreinte d'un lieu existant, dont la reverb naturelle possède les qualités recherchées.

Cette empreinte est obtenue en enregistrant le résultat d'une impulsion sonore envoyée dans le lieu en question, et se présente donc sous la forme d'un simple fichier audio. En appliquant le même principe à la prise de son guitare (impulsion envoyée dans un baffle, avec un micro donné dans une certaine position), on peut donc reproduire fidèlement le résultat de cette prise de son, sans avoir à brancher quoi que ce soit. Une belle collection d'empreintes (aussi appelé impulses en raison de l'influence de nos amis anglophones) permet donc de simuler quantité de conditions de prises de son, que ce soit au niveau du baffle et du micro utilisés, que de la position dudit micro !

En bref, la convolution, c'est un peu le Graal de la prise de son guitare pour le home-studiste :D

Comment l'utiliser ?

D'abord un petit mot sur ce qui m'a permis de découvrir la simulation de prise de son par convolution, à savoir les produits Two Notes !

Cette petite boite française (pleine de gens très sympathiques au demeurant) a lancé il y a quelques années le Torpedo, un rack 2U renfermant à la fois une loadbox et un processeur d'effets numérique spécialisé dans ce type de traitement. On pouvait alors brancher cet équipement directement au cul de l'ampli, sans même avoir besoin d'un baffle (ce qui reste bien sur possible), et enregistrer son ampli en simulant un baffle parmi une quarantaine, avec pour chaque baffle un choix de 8 micros différents, la position du micro étant bien sur ajustable quasiment à volonté !

J'avoue avoir été bluffé par les possibilités de l'engin (étant revendeur Two Notes à l'époque, j'ai eu le temps de le tester en long, en large et en travers), et j'ai donc cherché à savoir s'il était possible d'obtenir ce genre de résultat sans devoir investir un gros SMIC dans ce bel appareil. La réponse est bien sur un gros OUI, et il suffit pour cela d'avoir à disposition :

Le processus est assez simple : on enregistre le signal issu de la DI, puis on insère sur la piste en question le plugin de convolution. On n'a plus alors qu'à expérimenter jusqu'à trouver LA bonne impulse (combinaison baffle/micro + position), et c'est dans la boite !

Petit bonus : les empreintes d'un même vendeur sont normalement toutes calées sur le même "point" de départ, ce qui permet de s'assurer qu'on n'aura aucun problème de phase, même en empilant des dizaines d'impulses ;)

Les plugins

Comme souvent, il existe une tétrachiée de plugins utilisables pour cette application. On trouve bien sur les plugins de reverb, qui sont tout à fait utilisables avec des impulses de prise de son guitare :

Ces plugins sont truffés de possibilités, généralement totalement inutiles pour notre utilisation ! Je te recommande donc de choisir un plugin pensé pour la simulation de prise de son guitare, ne proposant que les options pertinentes, et permettant même parfois de charger plusieurs impulses sur une même piste, en réglant à chaque fois le volume et le panoramique. Certains de ces plugins sont d'ailleurs gratuits et de très bonne qualité :

Et pour finir, on trouve aussi quelques plugins payants, tous disponibles pour Mac et Windows :

A noter que tous ces plugins permettent de charger des impulses "standard" au format WAV, qui est le plus répandu pour leur distribution. Par contre, les gars de chez Two Notes proposent leurs propres impulses dans un format propriétaire, lisible uniquement par leur plugin WoS. Si tu souhaites utiliser ces impulses, il te faudra donc obligatoirement passer par le plugin Torpedo. En dehors de ce cas particulier, je n'ai pas de conseil à te donner sur le choix du plugin, c'est à toi de voir en fonction de tes besoins en termes de fonctionnalités et d'ergonomie.

Se faire une belle collection d'impulses

Alors oui, effectivement, un plugin de convolution sans impulses, ça risque d'avoir un intérêt limité, donc forcément, il va encore falloir mettre (un peu) la main à la poche. Mais je te rassure, tu n'auras pas besoin de te ruiner pour ça ! D'abord parce qu'il existe des impulses gratuites, comme tu pourras le voir sur cette page par exemple, mais aussi parce que tu peux généralement acheter des packs petit à petit chez les 3 vendeurs principaux que sont Two Notes, Redwirez et Recabinet.

Recabinet

Sans doute le moins intéressant des 3, Recabinet propose des impulses pour 18 baffles guitare, allant d'un vieux Supro aux 4x12 Mesa, Orange, Marshall, Engl etc... On trouve aussi dans la collection quelques baffles basse (dont le classique Ampeg 8x10"), le tout étant repris par 8 micros différents, dont la plupart des classiques : SM57, U87, R121 et MD421 sont notamment de la partie.

Leur plugin permet de charger 2 impulses à la fois et de sélectionner la part de chacune dans le mix et propose, en plus d'un réglage de niveau général, une égalisation 4 bandes semi-paramétrique. Bref, rien de transcendant de ce côté, mais comme les impulses sont au format WAV, rien ne t'empêche d'utiliser un autre plugin.

Là où le bat blesse en revanche, c'est au niveau des positions disponibles pour les micros : il n'y a que 3 distances pour chaque baffle (proche, éloigné et au milieu), avec pour chacune la possibilité d'avoir le micro dans l'axe du HP ou hors axe, soit 6 positions au total. On ne sait d'ailleurs pas précisément à quoi correspondent les 3 distances.

Cette concision simplifie évidemment le choix des impulses, mais limite fortement les possibilités, beaucoup trop à mon goût. Ceci dit, ça reste un choix tout à fait acceptable qui satisfera ceux qui ont un budget limité, le plugin (optionnel, je le rappelle) étant vendu 15\$ US, tout comme la collection d'impulses en version 4 ; il est même possible d'acheter les versions 1 et 2 des impulses pour respectivement 5\$ et 10\$ US si on veut vraiment y mettre le moins possible.

RedWirez

Là, on s'attaque à du sérieux ! RedWirez propose en effet pas moins de 49 baffles différents (dont 4 pour basse), et certains avec plusieurs types de HP différents ; c'est notamment le cas d'un 4x12 Marshall de 1968, disponible avec des Greenbacks vintage et ceux de la série Heritage, des G12H vintage ou encore des G12L. On y trouve également quelques baffles moins répandus, comme du Soldano ou du Matchless, ou encore quelques Fender et Hiwatt vintage.

On retrouve les micros utilisés par Recabinet, mais aussi de nombreux ajouts intéressants, parmi lesquels on notera le Neumann U47, le Beyerdynamic M160, l'AKG C414, le Blue Bottle ou encore l'Electrovoice RE20. Enfin, au niveau des positions de micros, c'est là aussi l'abondance, avec jusqu'à 10 distances de prise de son et 6 positions latérales pour chaque combinaison baffle/micro, sans oublier, pour certaines combinaisons, des prises "Room" et/ou par l'arrière du baffle. Bref, tout ceci se traduit par plusieurs centaines d'impulses pour chaque baffle, ce qui demandera du coup un certain temps d'adaptation pour maitriser les possibilités énormes qu'offre cette collection.

Evidemment, l'ensemble est bien plus cher que Recabinet, puisqu'il t'en coutera 125\$ US pour acheter la totale. MAIS, comme chez RedWirez ils sont pas chiens, tu peux aussi acheter les baffles un par un, le tarif étant dégressif : 9\$ pour le 1er, puis 8\$ le 2ème, 7\$ le 3ème, et ainsi de suite, jusqu'à tomber à 1\$ par baffle à partir du 26ème. Dans l'état actuel des choses, acquérir toute la collection en achetant les baffles à l'unité revient au final à 128\$, soit quasiment le prix du pack complet acheté d'un coup. Un pack d'impulses est par ailleurs disponible gratuitement sur leur site (4x12" Marshall monté en Greenbacks) pour se faire une idée de la qualité de ces impulses.

A noter que RedWirez propose aussi son propre plugin, permettant de charger 6 blocs pouvant chacun contenir 5 impulses, ainsi qu'une égalisation (basée sur des impulses de Neve 1073) et une reverb. Il est possible de régler le niveau et le pan de chaque bloc d'impulses, ce qui rend ce plugin diaboliquement efficace pour créer un véritable mur du son. Ce plugin est vendu seul à 49\$ US, mais il est aussi proposé gratuitement à tous ceux qui possèdent la collection d'impulses complète, qu'ils l'aient achetée en une ou plusieurs fois ! Son seul défaut, à mon avis, est de ne proposer les impulses que sous forme de liste, alors qu'il aurait été possible d'améliorer l'ergonomie en permettant à l'utilisateur de choisir baffle et micro via des menus déroulants, puis de proposer des potars ou sliders pour choisir la position du micro.

Two Notes

Enfin, les copains de Two Notes proposent également le "moteur" du Torpedo sous forme d'un plugin remarquablement bien foutu !

Celui-ci permet effectivement un accès simplifié aux baffles et micros (oui, là il y a des menus déroulants ;) ) et des potars permettent de modifier la distance du micro par rapport au baffle et son positionnement latéral, changements reflétés au passage sur une petite illustration qui offre un feedback visuel bienvenu ! Ce plugin permet également d'ajouter une simulation d'ampli de puissance à lampes, et offre des paramètres intéressants, comme le Variphi censé reproduire le son obtenu en déphasant légèrement des micros identiques, ainsi que l'Overload, qui simule la modification de la réponse en fréquence d'un HP au fur et à mesure qu'on augmente la puissance de l'ampli.

En plus de tout ça, tu peux charger jusqu'à 100 impulses différentes dans une seul instance de plugin, en gérant pour chacune le volume et le pan, bien sur. Et en prime, tu pourras aussi ajouter à chaque impulse un coupe-bas, une égalisation, un exciter et un compresseur ! C'est donc le plugin le plus riche en possibilités, mais son ergonomie bien pensée en fait aussi le plus simple d'utilisation, à condition toutefois d'utiliser les impulses Two Notes ! En effet, tout ceci est prévu pour fonctionner avec leur format propriétaire ; tu peux donc utiliser d'autres impulses au format WAV, mais dans ce cas les potars de positionnement du micro ne seront pas actifs, et le choix de celui-ci nécessitera donc de sélectionner le bon fichier, comme avec les autres plugins.

Le plugin est fourni gratuitement avec 2 baffles, mais il ne restera fonctionnel que 30 jours. Au-delà de cette période, il faudra acheter au moins 1 baffle supplémentaire pour continuer à en profiter. A ce sujet, Two Notes permet l'achat de baffles directement depuis le plugin via un store intégré, et des réductions sont automatiquement calculées en fonction du nombre de baffles achetés. Mais avec plus de 100 packs d'impulses disponibles (incluant 8 micros pour chaque baffle), le coût de la collection complète dépassera quand même de loin celui des concurrents !

OK, mais lequel choisir ?

Il y a comme toujours un compromis à faire entre la qualité, les possibilités, l'ergonomie, et ton budget .

S'il s'agit simplement de tester "pour voir", le pack gratuit de chez RedWirez combiné à un plugin quelconque, gratuit lui aussi, fera bien l'affaire, et ce, que tu utilises Windows, Linux ou un Mac.

Une fois convaincu, soit tu es comme moi sous Linux, et tu te tourneras donc vers RedWirez, qui propose une collection assez riche et dans un format standard. Soit tu es du côté obscur, et tu pourras alors hésiter avec le Torpedo WoS. Lequel des 2 te conviendra le mieux, toi seul le sait, mais je pense que l'ergonomie et le budget sont les facteurs les plus importants à prendre en compte, la qualité des impulses étant très bonne dans les 2 cas !

Je ne recommande pas Recabinet pour les raisons évoquées plus haut, mais ça reste une alternative acceptable pour les très petits budgets ; si c'est ton cas, n'hésite donc pas à envisager aussi cette possibilité.

La mise en pratique

Pour finir, je te propose un petit tuto rapide montrant l'utilisation d'impulses sous Ardour (mais le principe reste le même quel que soit le DAW utilisé, bien sur).

Bien évidemment, pour commencer, il faut enregistrer une piste brute en sortie d'ampli. Le cablage pour cette session sera donc le suivant :

Je pars du principe que tu es déjà capable d'enregistrer une piste sur Ardour, une fois que c'est fait ta session devrait donc ressembler à ça :

Clique sur les images pour les agrandir

Pour référence, la piste telle que je l'ai enregistrée (oui, un ampli en direct, c'est moche), que tu peux également télécharger pour travailler directement dessus :

Le plugin utilisé sera convoLV2, on va donc le charger via un clic droit sur la tranche de console correspondant à notre piste DI, puis Nouveau greffon-> Par catégorie -> Plugin -> LV2 Convolution Mono :

Une fois le plugin chargé, apparait sa fenêtre de contrôle :

Les paramètres sont réduits au minimum : un bouton permettant de choisir le fichier impulse, et un réglage de gain. On va donc commencer par choisir le fichier à utiliser ; avec les impulses RedWirez, il faut commencer par sélectionner la fréquence d'échantillonage et la résolution en accord avec les réglages du projet (ici, 44.1kHz/24bits) :

Il faut ensuite sélectionner le baffle à utiliser, pour mon exemple un Soldano 4x12" monté en Eminence S12X :

Enfin, on choisit le type de micro (ici, le fameux Beyer M160) :

Et voilà, il ne reste plus qu'à choisir une impulse dans la liste des fichiers ! Une fois que c'est bon, on peut lancer la lecture, ce qui nécessitera certainement d'ajuster le gain du plugin :

-10dB est une bonne valeur de départ en général, il suffira d'ajuster ensuite au cours de la lecture si nécessaire.

Pour ce couple baffle/micro, j'ai testé 3 positions différentes :

Voici les fichiers audio correspondants :

Petite astuce : le temps de trouver la bonne impulse (ce qui peut prendre un moment, vu le nombre de combinaisons baffle/micro/position disponibles), mets la lecture en boucle (clic droit sur la piste, puis Lire -> Lire la région en boucle), la piste brute que j'ai mis plus haut s'y prête normalement assez bien :

Mais pourquoi se limiter à un baffle et un micro quand on peut en avoir autant qu'on veut (ou du moins, que la machine le supporte) ? On va donc utiliser 4 impulses, afin d'enrichir le son. Pour ce faire, commence par supprimer le plugin de la piste DI, puis crée 4 pistes de type Bus :

Une fois que c'est fait, repère dans la tranche de console, en bas à droite, le bouton permettant de sélectionner les sorties de la piste DI :

Clique dessus, puis sélectionne Déconnecter, afin d'éviter d'entendre cette piste dans le rendu final :

Ensuite, toujours sur la piste DI, dans la zone réservée aux effets, tu verras en cliquant sur le bouton droit une nouvelle option apparaitre, Nouveau départ auxiliaire, laquelle ouvrant une liste contenant tous les bus que tu viens de créer :

Ces départs peuvent être placés avant ou après le fader (appelé ici Atténuateur), il suffit de les déplacer avec la souris à l'emplacement souhaité. Ajoute autant de départs que tu le souhaites (normalement, un par bus que tu comptes utiliser), et règle le niveau de chacun :

Astuce : Pour régler un niveau à 0dB, qu'il s'agisse d'un départ ou d'un fader, appuie sur la touche Maj en cliquant avec le bouton gauche sur le paramètre en question.

Une fois que tous tes départs sont réglés, tu peux charger une instance de convoLV2 dans chaque bus, en choisissant à chaque fois l'impulse de ton choix :

Pour l'exemple, j'ai repris une impulse Soldano/M160 pour les mediums et la chaleur (celle au milieu du cone, à 10cm), les 3 autres étant les suivantes :

Le Mesa est utilisé pour donner un bas solide et un peu de précision dans le haut du spectre, les 2 Room étant là pour donner de l'air et de la clarté, sans oublier une très légère dose de reverb. Voici donc les fichiers correspondants :

Et enfin, le mix de tout ça :

Cette démarche peut bien sur être appliquée à d'autres DAW ou plugins, il suffira alors d'adapter un peu aux logiciels utilisés.

That's All, Folks !

Ce tour d'horizon des méthodes d'enregistrement des guitares (et basses !) touche à sa fin, j'espère qu'il t'aura permis d'apprendre plein de choses intéressantes ;)

N'hésite pas à me faire part de tes remarques en commentaire, de mon côté je retourne te préparer quelques articles plus techniques, où on parlera beaucoup de lampes... À bientôt !

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